Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/71

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inépuisable. Supprimez tous ces petits hors-d’œuvre qui assaisonnent les récits des voyageurs, il ne resterait plus grand’chose à faire imprimer : c’est pourquoi il faut être indulgent, et, pour joindre l’exemple au précepte, je citerai un passage que j’ai lu dans une description du capitaine Laplace, et qui rend compte à la française, c’est-à-dire avec une bonne humeur communicative, des tribulations que lui ont fait subir « ces maudites baguettes ».

« Assis à la droite de mon amphitryon, dit le capitaine, j’étais l’objet de toutes ses prévenances. Je ne m’en trouvais pas moins fort embarrassé de savoir comment me servir des baguettes d’ivoire qui formaient mes ustensiles gastronomiques. J’éprouvais une grande difficulté à saisir ma proie au milieu de ces bols remplis de jus. En vain j’essayai de tenir mes bâtonnets entre le pouce et les deux doigts de la main droite, à l’instar de mon hôte ; les maudites baguettes manquaient leur coup à tout moment, et me laissaient désespéré vis-à-vis du morceau dont