Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/77

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de cinq cents volumes. Mais il ne s’agit pas de chiffres.

La question que je me propose d’examiner — et elle est la seule intéressante à résoudre — est de savoir si, après avoir fait passer au crible toutes ces œuvres, il en restera une seule qui corresponde à l’idéal que l’esprit humain s’est formé d’une œuvre d’art, idéal qui est un et identique dans l’humanité entière, et qui doit se manifester sur toute scène où se passe une action, quelles que soient les circonstances, les idées et les coutumes.

Ainsi le voyageur érudit cherche au milieu des civilisations disparues les vestiges qui doivent lui révéler la présence d’un être humain ; sous des caractères mystérieux que sa patience parvient à déchiffrer, il veut trouver l’expression d’une pensée ; et, s’il parvient à découvrir, dans ce chaos de ruines que scrutent ses regards, la trace lumineuse qui est l’empreinte d’une âme sur la pierre, — le moulage d’une pensée, — il conclura, logiquement et avec certitude : « Ici