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par an, nous trouvons que, cette année (1896), chaque sujet de Sa Majesté britannique pourrait disposer d’une fortune moyenne de 8.000 francs, ou chaque famille ouvrière de plus de 40.000 francs. Et l’on voudrait nous persuader qu’en Angleterre, de nos jours, il ne serait pas possible de réaliser le bien-être pour tous !… Mais revenons à nos chiffres. D’après le rendement de l’impôt sur les successions, nous avons les chiffres suivants :

Années : 1840 1877


Fortunes de 2.500 à 125.000 francs.
17.936
36.438
Fortunes au-dessus de 125.000 francs
1.989
4.478


À partir de 1887, l’accroissement de l’impôt sur les successions ainsi que celui sur le revenu progressent comme il suit :


Années. Revenu de l’État.
Héritages. Impôt sur le revenu.
1876-1877… 126 millions 125 millions
1880-1881… 151       » 251       »
1884-1885… 176       » 300       »
1888-1889… 160       » 316       »
1890-1891… 175       » 331       »
1892-1893… 230       » 245       »
(Ces chiffres sont un peu au-dessous de la réalité.)

Il ne faut pas oublier que les fortunes au-dessous de 100 livres sterling (2.500 fr.) sont libérées d’impôt de succession.

En 1840, il y avait seulement 5,4 0/0 de toute la population payant 500 francs et plus d’impôts par an : en 1880, ce rapport monte à 14,5 0/0. Depuis 1850, l’accroissement du nombre des contribuables gagnant plus de 5.000 francs par an suivit la progression suivante :


Années. Nombre de contribuables. Par 10.000 habitants.
1850 065.389 23
1860 085.530 30
1870 130.375 42
1880 210.430 63
1886 250.000 70


On voit qu’en trente-six ans, le nombre des contri-