Page:Termier - Marcel Bertrand, 1908.djvu/31

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nappe de terrains en série normale s’est étendue sur toute la Basse-Provence, et l’on doit la retrouver presque partout. L’étude de cette vaste nappe sera l’objet d’un autre Mémoire, de portée plus générale, et qui ne visera à rien moins qu’à la synthèse de toute la contrée ; et voici, dans le Bulletin du Service de la Carte géologique pour l’année 1899, la première partie de cet ouvrage. Elle expose les généralités et traite du massif de l’Étoile. Une deuxième partie, traitant de la Sainte-Baume et des massifs voisins, est annoncée comme très prochaine. Hélas ! cette deuxième partie et tout le restant du chef-d’œuvre ne seront jamais écrits ; et le Mémoire préliminaire de 1899 contient, sur cette région provençale qu’il a tant parcourue et tant aimée, les novissima verba du grand géologue. Heureusement, l’essentiel est dit et la lumière est faite. Nous savons désormais qu’il y a, dans la Basse-Provence, une nappe, formée par des terrains en série normale, dépassant, en largeur, 40 kilomètres ; et que, sous elle, on trouve çà et là des lambeaux irréguliers et lenticulaires d’une série renversée. L’ensemble des deux séries, la normale et la renversée, a été plissé postérieurement, et accidenté de dômes et de cuvettes. Sans doute il reste beaucoup de difficultés de détail ; mais la structure générale est parfaitement claire, et, de la comparaison de cette structure, ainsi expliquée, avec les Carpathes et avec le bassin houiller du Nord, on peut tirer, pour la théorie tectonique de ces autres régions plissées, de très précieuses indications. Le Mémoire se termine par cette phrase, d’allure prophétique, qui contient en germe toutes les conceptions futures sur les relations des Dinarides et des Alpes, du traîneau écraseur et des plis que ce traîneau a couchés et laminés sous son poids : « Beaucoup de plis couchés, parmi les plus énergiques de ceux qu’on attribue à la compression latérale, n’ont d’autre origine que les immenses traînages effectués périodiquement à la