Page:Termier - Marcel Bertrand, 1908.djvu/49

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à peu près aux mêmes places, quand un nouveau plissement peu intense vient affecter un pays déjà régulièrement plissé ; mais il n’y a plus, entre les plissements nouveaux et les plissements anciens, aucune relation nécessaire, ni de position, ni de direction, quand les plissements nouveaux sont très énergiques ; et la question n’a même plus aucun sens lorsque, dans l’une des deux phases successives du plissement, il s’est produit des nappes. Quant à l’orthogonalité d’un plissement principal et d’ondulations secondaires, elle parait fréquente, mais non pas générale. De même, la disposition des plis suivant des méridiens et des parallèles, qui est, en France, une approximation assez grossière, ne se vérifie plus du tout dans d’autres pays. C’est surtout de 1892 à 1894 que Marcel Bertrand s’était attardé à la poursuite de cette systématisation un peu chimérique. Il y renonça bientôt de lui-même, et l’on n’en trouve plus aucune trace dans ses derniers écrits.

Son idée de coordonner tous les phénomènes géologiques autour de la formation des chaînes de montagnes successives est bien autrement intéressante et féconde. Née dans son esprit vers 1886, pendant qu’il lisait l’Antlitz der Erde, cette idée a eu sa pleine expression dans la conférence qu’il fit en 1894 au Congrès de Zurich, et elle domine encore la fin de son œuvre et ses théories orogéniques de 1900. Les chaînes successives sont, en quelque sorte, les chapitres de l’histoire du globe. Il n’est pas impossible qu’il y ait, entre ces chapitres et les jours mystérieux de la Genèse, une correspondance dont le secret nous est jusqu’ici caché. Actuellement, nous ne pouvons affirmer l’existence que de quatre chaînes, la huronienne, la silurienne, l’hercynienne, l’alpine ; mais il y en a eu très probablement d’autres avant la période précambrienne. À chaque chaîne se rattache un cycle sédimentaire complet, qui va se répétant d’une chaîne à l’autre, et qui comprend quatre faciès : des terrains cristallins, tout au