Page:Termier - Marcel Bertrand, 1908.djvu/51

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textuellement, c’est que, en prenant comme chapitres du livre de la Terre les formations successives des diverses chaînes, on réalise la division la plus naturelle de ce livre, celle qui introduira la plus grande clarté et le plus bel ordre dans le récit. De cela Marcel Bertrand n’a jamais douté à partir de 1886, et il semble bien qu’il ait eu raison. Mais le moment n’est pas venu d’écrire le récit sans hésiter et d’un bout à l’autre, et de le comparer à la symbolique narration de Moïse. Il y a trop de lacunes dans nos connaissances, surtout en ce qui concerne les vieilles chaînes, pour que nous ne soyons pas obligés de nous contenter, pendant longtemps encore, des formules générales, volontairement imprécises, que Marcel Bertrand nous a laissées.

On sait comment il a été conduit à ces formules et comment l’étude des séries cristallophylliennes des Alpes françaises et des Alpes du Piémont l’a convaincu de l’étroite relation entre le métamorphisme régional et les phénomènes orogéniques. À la vérité, il n’a pas été le premier à voir la pluralité de ces séries cristallines et à en fixer les âges relativement récents. D’autres, avant lui, avaient attribué au Permien, ou au Houiller, les micaschistes et les gneiss des Alpes Cottiennes ; un autre, et qui était Charles Lory, avait rapporté au Trias l’énorme complexe des Schistes lustrés. Mais Marcel Bertrand a trouvé, pour ces démonstrations d’âge, des arguments nouveaux et décisifs ; et, comme toujours, il a été, dans l’étude de ces terrains métamorphiques, un généralisateur puissant et hardi. C’est lui qui a montré l’extension jusqu’au Grand-Paradis, et même jusqu’au Mont-Rose, du Permo-Houiller cristallin de la Vanoise ; lui aussi qui a fait voir que le faciès Schistes lustrés embrasse non seulement le Trias supérieur, comme avait dit Lory, mais aussi le Lias et peut-être d’autres terrains encore. La stratigraphie des Alpes franco-italiennes entre