Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Puisque telles sont les sources sacrées d’où part cette descendance que l’Apôtre conduit de degré en degré à la naissance du Christ, qu’est-ce que cette chair, sinon la chair d’Abraham et de David, passant par diverses générations pour arriver jusqu’à la Vierge, et par la Vierge au Christ ? Il y a mieux ; l’Evangile ne dit-il pas que le Christ est né de la Vierge ?

Venons à Paul, qui, disciple, maître et témoin du même Evangile, en sa qualité d’Apôtre du même Christ, confirme « que Jésus-Christ est de la postérité de David, selon la chair, » la chair du Christ, conséquemment. La chair du Christ est donc la postérité de David. Mais c’est selon la chair de Marie, qu’il est de la postérité de David : donc il est de la chair de Marie puisqu’il est de la postérité de David. En quelque sens que tu tortures ce mot, ou ce qui est de la postérité de David est de la chair de Marie, ou ce qui est de la chair de Marie est de la postérité de David. L’Apôtre met fin à cette discussion en déclarant que Je Christ est la postérité d’Abraham. D’Abraham ! à plus forte raison de David, qui est bien plus récent. Rapportant la promesse que les nations seront bénies au nom d’Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en celui qui sortira de toi, » l’Apôtre ajoute : « L’Ecriture ne dit pas : dans ceux qui sortiront de toi, comme si elle en eût voulu marquer plusieurs, mais elle dit en parlant d’un seul : dans celui qui naîtra de toi, c’est-à-dire le Christ. » Nous qui lisons et qui croyons ces témoignages, quelle qualité devons-nous et pouvons-nous assigner à la chair du Christ ? La même qu’à celle d’Abraham, indubitablement, puisque le Christ est la postérité d’Abraham ; la même qu’à celle de Jessé, puisque le Christ « est une fleur de la tige de Jessé ; » la même qu’à celle de David, puisque le Christ est un fruit du sang de David ; la même qu’à celle de Marie, puisque le Christ est sorti du sang de Marie ; faut-il remonter encore plus haut ? la même qu’à celle d’Adam, puisque le Christ « est le second Adam. » La