Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/493

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est-à-dire des nations que Dieu devait adopter et « rassembler avec les débris d’Israël, » d’accord avec Joël, Daniel et tout le collège des prophètes, il annonce pour l’universalité des hommes et le siècle présent, « qu’il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Les nations seront dans l’épouvante en entendant le bruit de la mer. Les hommes sécheront de frayeur dans l’attente des catastrophes qui menacent l’univers. Les vertus du ciel seront ébranlées, dit-il ; alors on verra le Fils de l’Homme paraître sur lès nuées, environné de puissance et de gloire. Aussitôt que ces choses commenceront d’arriver, sortez de votre repos et levez la tête, parce que votre rédemption est proche. » Et cependant il a dit : « Notre rédemption est proche, » mais non encore présente ; « quand ces choses commenceront d’arriver, » et non quand elles seront accomplies, parce qu’alors « sera présente notre rédemption, qui jusque là n’est encore que proche : espérance toutefois qui relève notre courage dans la prochaine attente de ses fruits. Voilà pourquoi le Seigneur mêle à cet oracle la parabole des arbres dont la tige produit des rameaux, et les rameaux des fleurs, avant-coureurs du fruit. Conséquemment « quand vous verrez toutes ces choses s’accomplir, sachez que le royaume de Dieu est proche. Veillez donc en tout temps, afin que vous soyez dignes d’éviter tout ce qui doit arriver et de paraître devant le Fils de l’Homme ; » oui, par la résurrection, après la consommation de toutes choses. Ainsi la résurrection germe, si vous le voulez, par la connaissance de la vérité, mais elle ne donnera ses fleurs et ses fruits qu’au jour où le genre humain comparaîtra devant le Seigneur. Qui donc a si prématurément, si cruellement excité notre Seigneur, qui siège encore à la droite de Dieu, à briser, selon le langage d’Isaïe, cette terre qui, j’imagine, est encore tout entière. Qui donc, plaçant déjà les ennemis du Christ sous ses pieds, suivant David, se montre plus empressé que le Père, lorsque de tous