Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/516

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bonnes œuvres, « aura les pieds et les mains liés, » sans doute parce qu’il est ressuscité avec son corps. De même encore le serviteur « qui est admis au festin dans le royaume de Dieu, qui s’assied sur le trône de Jésus-Christ, qui siège à sa droite ou à sa gauche, et qui mange du fruit de la vie, » est un symbole fidèle de la résurrection des corps.

XXXVI. Examinons maintenant si le Seigneur, en confondant la ruse des Sadducéens, n’a pas confirmé de plus en plus notre doctrine. L’état de la question, si je ne me trompe, était l’anéantissement de la résurrection. Les Sadducéens, en effet, n’admettaient de salut ni pour l’ame, ni pour la chair. Prenant donc le biais qui ruinait le plus la foi à la résurrection, ils adoptèrent des arguments en faveur de la difficulté qu’ils soulevaient. Ils mettaient en avant la chair. Devait-elle se marier, oui ou non, après la résurrection, dans la personne de cette femme qui, ayant épousé sept frères, ne laissait pas connaître à qui d’entre eux elle appartiendrait ? Or, si nous gardons fidèlement le sens de la demande et de la réponse, nous aurons trouvé la solution de la difficulté. En effet, si les Sadducéens rejetaient la résurrection, si d’autre part le Seigneur la défendait en leur reprochant d’ignorer les Ecritures qui annonçaient la résurrection, et de ne pas croire que Dieu eût assez de puissance pour ressusciter les morts ; enfin s’il ajoute : « Puisque les morts ressusciteront, » sans doute, en confirmant une vérité que l’on niait, c’est-à-dire la résurrection des morts opérée par le Dieu des vivants, il la confirmait telle qu’elle était niée, c’est-à-dire applicable à l’une et à l’autre substance de l’homme. Certes, pour avoir déclaré que dans cet état le mariage n’existerait plus, il n’a pas enseigné qu’il n’y aurait pas de résurrection. Loin de là, il appelle « enfants de la résurrection » ceux qui doivent naître en quelque façon par elle, « Ils ne se marieront plus ; » mais c’est après la résurrection ; « car ils seront semblables aux anges, » en ce qu’au lieu de connaître