Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/541

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n’est homme qu’autant qu’il est chair et âme lui-même, ce qu’est l’homme, ce qu’est Adam. Plus haut, en effet, l’Apôtre l’a nommé « le second Adam, » parce que, participant à sa substance, il participe à son nom, la chair d’Adam n’étant point née de l’homme, non plus que celle de Jésus-Christ. Ainsi, « tel est l’homme terrestre, tels sont également les hommes terrestres : tel est l’homme céleste, tels sont également les hommes célestes. » Mais sont-ils semblables en substance ? ou plutôt, n’est-ce pas d’abord en conformité de vie, et secondement en mérites par suite de cette conformité ? Certes, ils ne peuvent avoir une substance distincte, puisque l’Apôtre a donné le nom d’homme aux hommes célestes ainsi qu’aux hommes terrestres. Que si Jésus-Christ seul est vraiment céleste, que dis-je ? beaucoup plus que céleste, homme cependant du côté de sa chair et de son âme, il ne se distingue point de la nature de ces substances, c’est-à-dire de la qualité terrestre. Conséquemment les hommes appelés célestes à son exemple, s’entendent non de la substance présente, mais des clartés de l’autre vie. L’Apôtre, en effet, avait montré plus haut, et de là provient la différence des mérites, « qu’autre est la gloire des corps célestes, autre la gloire des corps terrestres ; que le soleil a son éclat, la lune le sien, et les étoiles le leur. Entre les étoiles, l’une est plus éclatante que l’autre, » mais non de substance différente.

Enfin, après avoir établi d’abord la différence des mérites dans une même substance, mérites auxquels il faut travailler aujourd’hui pour en jouir plus tard, Paul nous exhorte ensuite à conformer ici-bas notre vie à celle du Christ, pour atteindre là-haut au faîte de sa gloire. « De même, dit-il, que nous avons porté l’image de l’homme terrestre, portons aussi l’image de l’homme céleste. » Nous avons porté l’image de l’homme terrestre par la communauté de la transgression, par la participation à la mort, par l’exil du paradis. Toutefois, quoique nous portions