Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/57

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offertes, il devait bientôt se faire tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ, juif avec les juifs, observateur de la loi avec ceux qui observaient la loi ; toi, interprète mensonger d’une réprimande qui portait seulement sur une conduite que son accusateur lui-même devait adopter, tu la convertis en reproche de prévarication envers Dieu et la sainte doctrine ! Nous lisons cependant : « Leurs mains s’étaient jointes » en signe d’unité, et avant de se partager la conquête de l’univers, ils s’étaient concertés sur la promulgation de la même foi et du même Evangile, « De leur bouche ou de la mienne, dit l’apôtre quelque part, c’est toujours le même Dieu qui vous est annoncé. »


Mais il parle ailleurs de faux frères, qui se glissent auprès des Galates et cherchent à les attirer à un nouvel évangile ?


Par l’altération que subissait l’Evangile, il entendait non pas une lâche désertion vers un autre dieu et un autre christ, mais le maintien des observances antiques. Il nous l’atteste lui-même en reprenant ceux qui perpétuaient la circoncision, « et supputaient les temps, les jours, les mois et les années » des cérémonies judaïques, lorsqu’ils ne pouvaient ignorer qu’elles étaient tombées devant les institutions nouvelles du Créateur, abolition signalée d’avance par ses prophètes : « Les prescriptions antiques ont passé, s’écrie Isaïe : voilà que je crée toutes choses nouvelles…. J’établirai mon alliance, mais une alliance différente de celle que j’ai contractée avec vos pères. lorsque je les ai tirés de la terre d’Égypte. Renouvelez-vous dans un renouvellement complet, nous dit Jérémie : pratiquez la circoncision en l’honneur de votre Dieu, mais la circoncision du cœur. »

Voilà quelle circoncision établissait l’apôtre, quel renouvellement il commandait, lorsqu’il interdisait les anciennes cérémonies dont le fondateur avait prophétisé par la bouche d’Osée la prochaine abolition. « Ses joies, je les