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chans de ce monument de vertu, devenu vénérable par l’amour de tout un peuple pour ses Souverains légitimes. Mais à présent ce n’est pas assez d’y voir à découvert l’âme d’un excellent prince, on veut encore connaître par quels traits sa main nous l’a peinte, et l’on est dans l’impatience de posséder l’original de ce précieux Testament, relique sacrée d’un Roi — martyr, présentée, sous les auspices de son frère, dans un fac simile, ou dans une imitation parfaite.

Mais par quels miracles est-il parvenu jusqu’à nous, quand l’impiété a détruit tant de choses bien moins dignes de sa colère ? Comment les barbares qui arrachaient la vie à leur maître n’ont-ils pas fait disparaître aussi le pardon qu’il leur accordait ? C’est ce que nous nous proposons de faire connaître ici en peu de mots.

Dans les jours qui précédèrent la fête de Noël, le projet était formé dans la convention de conduire le Roi aux Feuillans pour le juger sans désemparer, et cette résolution étant bien connue, il se décida à écrire ses dernières pensées. « Ce fut le jour de Noël, dit Cléry, que Sa Majesté écrivit son testament ; il fut remis au conseil du Temple : il était écrit entièrement de la main du Roi, avec des ratures[1]. » Mais le déplacement du Roi n’eut pas lieu, et il

  1. Quelques personnes pensent que S. M. l’Empereur de Russie possède un testament écrit de la main de Louis XVI : ce fait nous paraît douteux ; mais l’exemplaire qui existe aux archives, et dont nous esquissons l’histoire, est bien celui dont parle Cléry. Il porte bien la date du jour qu’il le lui a vu écrire, et on le reconnaîtrait aux ratures qui y existent, quand il ne serait pas paraphé par le conseil-général de la Commune.

    Pour satisfaire les personnes qui ne pourraient pas lire sur le fac simile ce que couvre la grande rature de la troisième page, nous l’indiquons ici.

    MOTS RATURÉS :

    S’ils avaient le malheur de perdre leur mère.