Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/182

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Donc, par la définition du poids qui dit : — la gravité est une puissance accidentelle, créée par un élément tiré d’un autre ou poussé dans un autre, il s’ensuit qu’aucun élément qui ne pèse pas dans son propre élément n’est un point dans l’élément supérieur plus subtil que lui, comme il se voit. Une partie d’eau n’a pas plus de poids ou de légèreté qu’une autre : mais si tu l’attires dans l’air, alors elle acquerra du poids et ce poids ne peut se soutenir ; d’où sa ruine est fatale, et la chose qui tombe dans l’eau, n’importe où, déplace cette eau.

Ainsi il arriverait pour l’esprit, se trouvant parmi les éléments ; continuellement il génèrerait du vide dans l’élément où il se trouverait et pour cela, il lui serait nécessaire de fuir sans cesse vers le ciel jusqu’à ce qu’il sortît de la zone élémentaire. (R. 1213.)

348. — Nous avons prouvé que l’esprit ne peut se tenir dans les éléments sans un corps ni par lui-même se mouvoir, par acte volontaire si ce n’est en soi. À présent, nous dirons que si l’esprit prend un corps aérien, il est nécessaire qu’il s’incorpore dans cet air, parce que s’il ne lui était uni, il serait séparé et tomberait à générer du vide, comme il est dit ci-dessus,

Donc il est nécessaire, à vouloir rester dans l’air, qu’il s’infuse dans une quantité d’air et s’il s’unit à l’air (se volatilise) il s’ensuit deux inconvénients, savoir : il rendra trop légère la quantité