Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/317

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et tomba en deux morceaux ; et alors il se rendit compte qu’il n’était pas né pour un meilleur destin (G. A. 119, r.)

LE CHIEN ET LA PUCE.

559. — Un chien dormait sur la peau d’un chevreau. Une de ses puces, à l’odeur de la laine grasse, juge que ce doit être un meilleur lieu pour vivre et être à l’abri des dents et des ongles du chien, et sans autre pensée abandonne le chien.

Entrée sous la laine épaisse, elle commence avec grande fatigue à vouloir atteindre la racine des poils.

Après beaucoup de sueur elle la trouve sèche parce que ses poils avaient été tant pressés qu’ils se touchaient et il n’y avait pas une place où la puce pût entamer la peau. Après beaucoup de travail pénible elle veut retourner à son chien ; il était parti, elle fut contrainte, après une longue souffrance et d’amers regrets, à mourir de faim. (C. A. 119, r.)

LA GUENON ET L’OISELET.

560. — Trouvant un nid de petits oiseaux, la guenon toute contente s’empresse ; ils étaient en état de voler, elle ne garda que le petit. Pleine d’allégresse, elle le prit dans ses mains et alla à son gîte et se mit à considérer l’oiselet et à le baiser. Et, par ardente tendresse,