Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/83

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coiffes étaient découpées de cette façon ; des soies sortaient en variées couleurs des principales coutures du vêtement.

Depuis j’ai vu les souliers, les bérets, les escarcelles, même les armes qui se portent pour attaquer, les collets des manteaux, les pointes des vestes, la queue des vêtements, en un effet infini à bafouer ceux qui voulaient paraître beaux, appointés de longues et fines pointes.

Plus tard on commença à augmenter les manches et elles devinrent tellement grandes qu’une seule était plus vaste que la veste ; ensuite on éleva le col tellement que toute la tête y disparut ; puis encore on vint à se déshabiller de telle sorte que les draps ne pouvaient être soutenus par les épaules parce qu’ils ne posaient pas dessus. Après, on allongea les habits de façon que les hommes eussent les bras chargés d’étoffes pour ne pas les fouler au pied. Enfin on vint à un tel excès qu’on se vêtit seulement d’un côté jusqu’au coude et si étroitement qu’on éprouvait un grand supplice et beaucoup crevaient dessous ; et les pieds si serrés que les doigts passaient l’un sur l’autre et se chevauchaient (F. 96. v.)

90. — Tout homme désire faire fortune pour donner aux médecins, destructeurs de la vie.

Pour cela ils doivent être riches. (F. 96. v.)

91. — Les hommes sont dotés par les méde-