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CHANTS DE L’ATLANTIQUE
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Crois-moi, ne tente pas d’aller vers le rivage.
Tu ne trouveras plus le même paysage.
Ce ne sera pour toi qu’un îlot jaune et vert
Où broute le cabri sauvage, un vrai désert.
Sois sage, éloignons-nous de l’Île des Ramiers
Où riait autrefois la mer sous les palmiers.
Garde intacts, dans ton cœur, ces heures de jeunesse,
Ces couchants merveilleux, ces aubes d’allégresse,
Pour que rien n’y ternisse, aux soirs de l’avenir
L’adorable couleur de ce beau souvenir. »
Ainsi parla l’ami, l’ami sincère et sage.
Notre souple vaisseau cingla vers l’eau du large ;
Et moi, je revoyais, en rêve, à l’horizon,
Sous les palmiers en fleurs une blanche maison.