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SOUS LE CIEL DES ANTILLES
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VIII

À LA STATUE
DE L’IMPÉRATRICE JOSÉPHINE


Joséphine, rêvant à l’ombre des palmiers,
Sur la savane chère aux belles promeneuses ;
Tu revois, entourés de vagues lumineuses,
Les Trois-Îlets promis au retour des ramiers.

Une vieille africaine, au mois où les pommiers
Roses dans l’air des monts déroulent leur haleine,
Te prédit que bientôt tu serais Souveraine,
Loin du pays natal aux bonheurs coutumiers.

Ô créole exilée en des palais moroses,
Malgré la Malmaison, tes oiseaux et tes roses,
Que de soupirs jetés vers la pauvre maison !

Que de regrets bercés par la chanson patoise,
Lorsque tu regardais en rêve à l’horizon
Ta douce Martinique et son ciel de turquoise !