Page:Theiner - L'Église schismatique russe, 1846.djvu/520

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quence, le mal est connu de Dieu, en vertu de sa prévision, et il le permet ; cependant, comme il ne l’a pas produit, il n’en a pas de soin. Le mal qui existe, est dirigé par la suprême bonté vers quelque chose d’utile ; parce que bien qu’elle ne l’ait pas produit, elle le dirige autant qu’il est possible vers le bien. Il ne convient pas de sonder, mais il faut adorer la providence de Dieu et ses mystérieux et impénétrables desseins. Nous devons seulement étudier sagement ce qui nous est révélé par la sainte Écriture, et qui peut nous conduire à la conquête de la vie éternelle, le recevant de la part de Dieu comme une incontestable vérité, ainsi que faisaient les premiers fidèles.

ART. 6.

Nous croyons que le premier homme fut créé de Dieu, et qu’il est tombé dans le paradis, alors que cédant au perfide conseil du serpent, il transgressa l’ordre de Dieu, et que de là le péché originel se transmit par héritage dans tous ses descendants ; de telle sorte qu’il n’y a pas un seul homme, né de la chair, qui soit libre de ce joug, et qui n’ait éprouvé les effets de cette chute. Sous le nom de joug et d’effets de cette chute, non-seulement nous entendons le péché tel que serait l’impiété, le blasphème, l’homicide et tous les autres péchés qui, contrairement à la volonté de Dieu, sortent du cœur de l’homme, non comme il était dans l’état primitif, mais corrompu, attendu que bien des patriarches, des prophètes et une infinité d’autres, soit de l’Ancien, soit du Nouveau Testament, comme le divin précurseur et Marie, mère pleine de grâces du Verbe de Dieu, restée toujours vierge, n’ont jamais eu part à de semblables péchés ; mais la grande inclination au péché et ces misères à l’aide desquelles la justice de Dieu a puni l’homme prévaricateur, comme seraient le dur et affaiblissant travail, la misère, les maladies corporelles, les douleurs de l’enfantement, une vie de fatigue, en certains temps les émigrations forcées et enfin la mort du corps.