Page:Theiner - L'Église schismatique russe, 1846.djvu/540

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blement : premièrement par rapport à Dieu, parce que nous les respectons comme serviteurs de Dieu ; secondement par rapport aux saints eux-mêmes, parce qu’ils sont les images vivantes de Dieu. En outre, lorsque nous rendons un culte aux saints comme serviteurs de Dieu, nous les vénérons relativement ; car le culte des saintes images se rapporte à l’original ; de sorte que celui qui vénère l’image, en vénère par elle l’original ; il est donc impossible de séparer la vénération de l’image du culte de celui qui est représenté par l’image, mais tous les deux sont unis, ainsi que l’acte de vénération fait à un ambassadeur de l’empereur, ne peut être séparé de celui qu’on fait à l’empereur lui-même.

Les passages que les adversaires veulent trouver dans l’Écriture, ne parlent pas en confirmation de leurs absurdités, comme ils le pensent ; mais ces passages s’accordent parfaitement avec notre opinion. Si nous lisons la sainte Écriture, nous devons faire attention au temps, aux personnes, aux exemples et aux causes. Si nous trouvons que l’unique et même Dieu dit dans un lieu : « Ne te fais point d’image sculptée, pour ne pas l’adorer et la servir, » que dans un autre lieu, il donne l’ordre de faire des chérubins ; et si nous voyons dans le temple les images sculptées des bœufs et des lions, nous ne devons pas considérer tout cela comme de l’idolâtrie, mais, ainsi que nous l’avons déjà dit, comme étant approprié au temps et aux autres circonstances. Les paroles : « Ne te fais aucune image sculptée, » ne signifient, selon que nous l’entendons, rien autre chose que ceci : « N’adorez aucuns dieux étrangers et ne faites aucun acte idolâtrique. » Quant à l’Église, depuis le temps des Apôtres, nous trouvons pratiqué le culte des images en général, lequel s’est conservé constamment jusqu’à nous.

Nos adversaires citent les saints Pères, lorsque ceux-ci considèrent l’adoration des images comme une chose indécente ; mais ces saints hommes nous confirment, au contraire, dans notre doctrine, parce que dans leurs disputes, ils attaquent et blâment seulement ceux qui font aux images une adoration