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CLOTILDE DE SURVILLE

sart », Pulchérie de Fay-Collan, elle avait grandi à la cour de Gaston Phébus, élevée dans l’amour des belles-lettres et le « culte des muses » ; à onze ans, elle traduisait Pétrarque, éblouissant son entourage par son génie précoce. Cette enfant si bien douée s’était, pour complément de fortune, entourée de compagnes choisies, « dont l’esprit charmant et le goût délicieux contribuèrent à former son jugement », Rose de Beaupuy, Louise d’Effiat, Tullie de Royan et une « adorable » Italienne, la belle Rocca. On peut juger, continuait la préface boniment, « combien Clotilde eut à gagner avec de pareilles amies. Il est à peu près certain qu’elles travaillèrent, de concert, à former cette langue poétique jusqu’alors étrangère parmi les Français ». Et, d’après les indications posthumes laissées par Surville, Vanderbourg rattachait Clotilde à une extraordinaire famille de « trouveresses », dont les noms semblaient empruntés à quelque roman de chevalerie : Amélie de Montendre, Flore de Rose, Sainte des Prés, « qui lui avaient transmis les traditions littéraires qu’elles tenaient d’Héloïse, femme d’Abeilard ».

Puis la fable se poursuivait. Clotilde épousait