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VII


La vogue de ce style se maintint fort longtemps, car nous avons vu des volumes imprimés en 1628, dorés dans ce système d’ornementation, preuve que le succès n’en était pas encore épuisé. Cependant un style différent avait déjà fait son apparition quelques années avant la fin du règne de Henri IV ; il continua à être assez souvent appliqué pendant les premières années du règne de Louis XIII et, quoique l’emploi en diminuât peu à peu, on le pratiqua néanmoins pendant presque tout le xviie siècle.

Ce nouveau genre visait à un effet d’ensemble plus grand que celui des divisions formées par des entrelacs réguliers, quoique les moyens employés, consistant à approprier à la composition projetée des roulettes et des fers d’un usage banal, ne produisirent qu’une certaine richesse d’aspect sans beaucoup d’originalité. C’était généralement un encadrement de la grandeur du plat des volumes et formé de guipures, de dentelles, d’oves ou de godrons séparés par des filets, le tout poussé au moyen d’une roulette. (Voy. pl. XIV.) L’intérieur de cet encadrement était divisé, en losange, en ovale ou en carré long, des coins desquels sortait un motif rayonnant en éventail, si même le sujet du milieu ne représentait pas un éventail double et, par conséquent, de forme ronde. Les vides se remplissaient par de petits branchages, des fleurs de lis, des fleurettes variées et même des fragments de rinceaux posés comme au hasard sans point d’attache et sans suite. L’emploi de toutes ces roulettes de styles divers et nullement gravées pour une longueur déterminée produisait le plus souvent des défectuosités choquant l’œil assez désagréablement. Ces dentelles et ces bandes d’ornements ne pouvaient, on le comprendra, se raccorder à leurs points de jonction d’une façon même à peu près satisfaisante. (Voy. pl. XV.)

Soit que ce genre de dorure plût aux Italiens, soit qu’il leur