Page:Thoinan - Les Relieurs français, 1893.djvu/180

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dessin, quoique sans grand caractère ; l’effet décoratif en est même appauvri, suivant nous, pas des semis de points qui en couvrent entièrement les fonds, mais qui plaisaient alors infiniment. (Voy. pl. XXVII.)

Le fils de Jacques-Antoine, soit Derome le jeune, dit le Grand, en succédant à son père, continua sans doute à employer le doreur qui travaillait aux mosaïques paternelles ; c’est du moins ce qu’il nous a semblé à l’examen de plusieurs reliures mosaïques passant pour sortir de chez lui. La dorure dont nous donnons ci-contre le dessin (pl. XXVIII), et qui est sans nom d’auteur, pourrait très bien être attribuée à l’artiste qui dora pour Jacques-Antoine Derome certains des volumes que celui-ci signait, entre autres celui de la planche XXVII.

Un autre nom est surtout à citer à propos des relieurs mosaïstes du xviiie siècle : c’est celui de Lemonnier ou Monnier, ainsi que s’appelaient eux-mêmes indistinctement les nombreux membres de cette famille de relieurs. On ne sait au juste quel est celui des Lemonnier qui signa une assez grande quantité de reliures mosaïques portant marqué au fer le nom de Monnier sans la moindre initiale ? D’ailleurs, quoique signées uniformément, ces œuvres ne paraissent pas être toutes de la même main, ainsi que les dates du reste et quelques différences dans l’exécution le donnent à penser.

Jean-Charles-Henri Lemonnier, établi en 1757, et qui fut relieur du duc d’Orléans, en fit quelques-unes ; son père, Louis-François, et peut-être son oncle Charles-Henri, tous les deux reçus maîtres le même jour, en 1737, semblent aussi en avoir produit un certain nombre avant lui et auraient été par conséquent ses initiateurs dans le genre.

Quoi qu’il en soit, ces fameuses mosaïques sont assez variées dans leurs styles, mais l’oriental et surtout le chinois y dominent assez particulièrement. Devant l’habileté réelle dont l’exécution de toutes ces dorures est une preuve évidente, on doit toutefois regretter que ceux qui les produisirent n’aient pas été meilleurs dessinateurs que Padeloup ne l’était, ou qu’ils ne se soient pas avisés de s’adresser à un artiste de talent. Livrés à