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III. — roald le foitenant

ss. Quelques petites divergences dans la scène où Rivalen se décide à enlever Blancheflor (cf. Kölbing, Saga, p. xxiii).

Principaux traits différentiels en E. Cette rubrique est aux mêmes fins que la précédente. Mais elle manquera en plus d’un chapitre ; je ne m’astreindrai qu’exceptionnellement à noter les singularités du poème anglais, Très précieux lorsqu’il s’accorde avec G contre S, ou avec S contre G, il est d’ordinaire négligeable quand il reste isolé. Les traits qu’il est seul à donner se trahissent communément comme des inventions si personnelles qu’il est superflu de les discuter et de démontrer que Thomas n’en est pas responsable. Par exemple, que servirait de noter qu’en E, v. 78, Blancheflor, regardant le tournoi, « crie à trois chambellans :… Cet enchanteur m’a blessée en plein cœur, si vite ! » — On vient de voir pourtant l’un des rares cas où E semble donner, contre S et G, la version de l’original (voy. p. 24, note 1).

III. — Roald le Foitenant.
S chapitres XVI-XVII. — G v. 1789-2146. — E strophes XXIII-XXVII.

S chap. XVI.
[E 243-76].
Quand Roald[1] eut vu la triste fin de sa dame, il voulut faire baptiser l’enfant, de peur qu’il ne mourût sans baptême. Le prêtre vint donc, et l’ondoya. Roald dit comment il fallait le nommer : « Pour les tourments et pour la douleur, pour la tristesse et pour les peines, G 1989,
1992-2000.
pour les angoisses, pour le déplorable malheur dont nous avons été frappés à sa naissance, *|| il me semble convenable d’appeler cet enfant Tristan. G 2001.En ce nom, trist signifie triste *|| an signifie hum ; mais Roald

  1. On peut comparer à Roald le fidèle Soibaut de Beuve de Haumtone, David de Mainet, etc… (cf. P. Rajna, Le Origini dell’ epopea francese, p. 423).