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Chant premier.

Mais s’il suffit de brûler de tes feux
Pour essayer, sur cette autre matière,
Quatre ou cinq chants à demi-sérieux,
Amour, je puis entrer dans la carrière,
Plus d’une fois je t’ai dû mon bonheur ;
D’Aglaure encor je possède le cœur,
Et chaque jour, alors que la nuit sombre
Descend des cieux et nous laisse dans l’ombre,
Guidé par toi, je quitte mon réduit,
Je cours aux lieux où m’attend ma bergère ;
En nous voyant, la contrainte s’enfuit,
Et nous volons tous les trois à Cythère,
Avec l’essaim des aimables plaisirs.

Charmante Aglaure ! amante trop craintive,
O cher objet de mes brûlans desirs,
Prête à mes vers une oreille attentive ;
Je vais chanter les secrets d’un couvent.
Mais vous dévots, mais vous censeurs austères,
Que l’esprit saint égare si souvent,
Vous qui n’aimez que vos sottes chimères,
Gardez-vous bien de me lire un instant.