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XIII

Pendant la nuit des 6 et 7 octobre, la sortie des Français commença. On brisait les cuisines, les baraques, on arrangeait les chariots, les troupes et les convois avançaient.

À sept heures du matin, un peloton de Français en tenue de marche, casques, fusils, gibernes et énormes sacs, se trouvait devant les baraques et la conversation française, animée, émaillée de jurons, roulait sur toute la ligne.

Dans la baraque tous étaient prêts, habillés, ceinturés, chaussés et n’attendaient que l’ordre de sortir. Un soldat malade, Sokolov, pâle, maigre, les yeux cernés, seul, sans chaussettes et non habillé, était assis à sa place et, du regard de ses yeux sortis de l’orbite à cause de la maigreur, interrogeait les camarades qui ne faisaient pas attention à lui, et gémissait faiblement, régulièrement. Il était visible qu’il gémissait moins de souffrance