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XV

Le dernier jour de Moscou était arrivé. C’était un dimanche, une belle et douce journée d’automne. Comme chaque dimanche, les cloches sonnaient dans toutes les églises. Personne, semblait-il, ne comprenait encore ce qui attendait Moscou.

Seuls, les deux baromètres de l’État et de la Société : la plèbe, c’est-à-dire les pauvres, et le prix des marchandises, indiquaient la situation dans laquelle se trouvait Moscou.

Les ouvriers des fabriques, les domestiques, les paysans, en une grande foule à laquelle se mêlaient des fonctionnaires, des séminaristes, des gentilshommes, le matin de ce jour, de bonne heure, allaient aux Trois-Montagnes. Après être restée là, la foule ne pouvant attendre Rostoptchine et convaincue que Moscou serait rendue, se dispersa dans les débits et les cabarets. Les prix de ce jour indiquaient aussi la situation des affaires. Les prix