Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/20

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ment, etc., et de les prendre pour multiplicateurs. Nous devons reconnaître cette inconnue en toute son intégralité, c’est-à-dire comme le désir plus ou moins grand de se battre et de s’exposer au danger. Ce n’est qu’en exprimant par des équations les faits historiques connus, et par la comparaison de l’importance relative de cette inconnue, qu’on peut espérer la trouver elle-même.

Dix hommes, ou dix bataillons, ou dix divisions, combattant contre quinze hommes, ou quinze bataillons, ou quinze divisions, les ont vaincus, c’est-à-dire les ont tués et faits prisonniers, tous, jusqu’au dernier, et eux-mêmes ont perdu quatre unités. Ainsi, d’un côté, quatre sont détruits, de l’autre, quinze, alors 4 égalaient 15, c’est-à-dire : 4x = 15y donc :

x  =  15
y 4

Cette équation ne donne pas la valeur de l’inconnue, mais le rapport entre les deux inconnues. En introduisant dans ces équations les unités historiques diverses (les batailles, les campagnes, les périodes de guerre), on obtient des séries de nombres entre lesquelles des lois doivent exister et peuvent être découvertes.

La règle de tactique : il faut agir par masses en attaquant et séparément en reculant, confirme involontairement cette vérité : que la force d’une armée dépend de son esprit. Pour conduire les hommes sous les boulets, il faut plus de discipline