Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/28

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IV

C’était une chaude et pluvieuse journée d’automne. Le ciel et l’horizon étaient couleur d’eau trouble. Tantôt le brouillard semblait descendre, tantôt, tout à coup, tombait une pluie oblique, forte. Denissov, en bourka, dégouttant l’eau, allait sur un cheval de race, maigre, aux flancs creux. Lui et son cheval, qui secouait les oreilles, se recroquevillaient sous la pluie. Il regardait soucieusement en avant. Son visage maigre, entouré d’une barbe épaisse, courte, noire, semblait furieux. À côté de Denissov, lui aussi en bourka, marchait, sur un grand cheval du Don, un capitaine de Cosaques, le compagnon de Denissov.

Le capitaine Lovaïski, le troisième cavalier, était un homme long, plat comme une planche, blond ; son visage était blanc, avec de petits yeux étroits, clairs ; sa physionomie et toute sa per-