Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crétions du cerveau et le fait que l’homme en suivant la loi générale pouvait provenir des animaux inférieurs dans une période de temps inconnue, tout cela n’explique que d’un nouveau côté cette vérité reconnue il y a des milliers d’années par toutes les religions et théories philosophiques : qu’au point de vue de la raison, l’homme est soumis aux lois de la nécessité. Mais cela n’avance pas d’une ligne la solution de la question qui a une autre face, correspondant à la reconnaissance de la liberté.

Que les hommes soient descendus du singe dans une période incertaine, cela est de même compréhensible que le fait que les hommes ont été faits d’une motte de terre, à une certaine époque dans le premier cas, l’inconnue c’est le temps, dans le second, c’est le procédé), et la question : comment la conscience de la liberté de l’homme s’accorde-t-elle avec la loi de la nécessité à laquelle l’homme est soumis ? ne peut être résolue par la physiologie et la zoologie comparées parce que, dans la grenouille, dans le lapin et dans le singe nous ne pouvons observer que l’activité musculaire et nerveuse alors que dans l’homme nous observons l’activité musculaire et nerveuse plus la conscience.

Les naturalistes et leurs adeptes qui pensent résoudre cette question sont semblables à des plâtriers à qui l’on demande de crépir un côté du mur de l’église et qui, profitant de l’absence du sur-