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VIII


Après le tambour, à qui, sur l’ordre de Denissov, on donna de l’eau-de-vie, du mouton, et qu’on vêtit d’un cafetan russe afin de le garder dans le détachement, l’attention de Pétia fut attirée par l’arrivée de Dolokhov.

Dans l’armée, Pétia, plusieurs fois, avait entendu parler du courage extraordinaire de Dolokhov et de sa cruauté envers les Français, aussi, dès l’entrée de Dolokhov dans l’isba, Pétia, sans le quitter du regard, prit-il un air de plus en plus brave, levant haut la tête, pour ne pas être indigne même d’une telle société.

L’aspect de Dolokhov frappa étrangement Pétia par sa simplicité.

Denissov habillé en Tcheckmène, portait la barbe ; sur sa poitrine pendait une petite image de saint Nicolas et dans son langage, dans toutes ses manières, il montrait la particularité de sa situation.