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XIII

Le 22, à midi, Pierre gravissait une montée boueuse, glissante, en examinant ses pieds et les aspérités de la route. De temps en temps, il jetait un regard sur la foule qu’il connaissait et qui l’entourait, ensuite, de nouveau, sur ses jambes ; il connaissait l’une et les autres.

Le grisâtre Siéry, aux pattes torses, courait gaîment sur le côté de la route et, de temps en temps, pour prouver son adresse et sa joie, soulevait une patte de derrière et courait sur trois, ensuite se jetait en aboyant sur un corbeau posé sur un cadavre. Siéry était plus propre et plus gai qu’à Moscou. De tous côtés se trouvaient les charognes de divers animaux, d’hommes et de chevaux à divers degrés de décomposition et les hommes qui marchaient empêchaient les loups d’approcher, de