Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/346

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qu’il mérite. Il ne donnera pas de repos au maître et pleurera à chaudes larmes s’il n’obtient pas le changement de la note. Les mauvaises notes méritées ne soulèvent jamais de protestation. Cependant, ces notes sont le reste de notre vieil ordre de choses et commencent à disparaître.

Pour la première leçon de l’après-dîner les élèves se réunissent comme le matin et attendent le maître. En général, c’est pour la leçon d’histoire sainte ou d’histoire de Russie que se réunissent toutes les classes. Cette leçon commence ordinairement à la tombée de la nuit. Le maître reste debout ou s’asseoit au milieu de la classe et les élèves l’entourent ou se placent en amphithéâtre : les uns sur des bancs, d’autres sur les tables, d’autres sur les rebords des fenêtres.

Toutes les leçons du soir, et surtout cette première, ont un caractère tout différent de celles du matin : elles sont empreintes de tranquillité rêveuse, de poésie. Venez à l’école du soir : on ne voit point de feux à travers les fenêtres, il fait presque doux, bien qu’il y ait de la neige sur les marches de l’escalier, un faible bruit derrière la porte, un garçon qui se tient à la rampe et monte l’escalier en enjambant deux marches à la fois, rien que cela indique que les élèves sont en classe. Entrez dans la salle. Vers les vitres gelées, il fait déjà presque noir. Les anciens élèves, les aînés, sont serrés par les autres jusqu’au fond de la classe, et les petites