Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/158

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La vache et le bouc allaient paître dans la prairie, et la vache revenait pour se faire traire. La vieille femme apportait du pain et du sel, en donnait à la vache et lui disait :

— Prends, je t’en donnerai d’autre, ma petite mère, seulement tiens-toi bien tranquille.

Le lendemain son bouc revint du champ avant la vache, écarta les pattes et se mit devant la vieille. Elle le menaça de son torchon, mais le bouc ne bougea pas. Il se souvenait que la vieille avait promis du pain à la vache pour qu’elle se tînt tranquille.

La vieille femme, voyant que le bouc ne s’en allait pas, prit un bâton et le frappa.

Lorsque le bouc s’éloigna, il vit la femme donner de nouveau du pain à la vache, en la priant de rester tranquille ; il pensa :

— « Il n’y a point de justice ici-bas ! J’étais plus tranquille qu’elle, et l’on m’a frappé ! »

Alors il fit un écart pour s’élancer, heurta le seau, renversa le lait, et donna un coup à la vieille.


La Queue du Renard.

Un homme, ayant pris un renard, lui demanda :

— Qui a appris aux renards à tromper les chiens par la queue ?

— Comment cela ? Nous ne trompons pas les