Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/408

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de tirer les morts. Deux fois ils hissèrent par ses vêtements le starosta jusqu’à la moitié du puits, mais il était lourd, ses vêtements craquèrent, et il retomba. Enfin, avec deux crocs, on parvint à le retirer. Puis ce fut le tour de la vachère. Tous deux étaient déjà morts ; rien ne put les ranimer.

Lorsqu’on examina le puits, on reconnut qu’en effet, il y avait au fond du mauvais air.

Cet air est tellement lourd que ni l’homme, ni aucun animal n’y peuvent vivre. On descendit dans le puits un chat ; à peine eut-il atteint la couche du mauvais air qu’il mourut.

Non seulement un animal n’y peut vivre ; mais une bougie n’y peut brûler. On descendit une bougie allumée dans le puits ; elle s’éteignit en arrivant à cet air.

Il y a sous terre des endroits où cet air s’accumule ; si on y pénètre, on ne tarde pas à tomber asphyxié. C’est pourquoi, dans les mines, on emploie des lampes qu’on descend dans ces endroits-là avant qu’un homme ne s’y aventure. Si la lampe s’éteint, l’homme n’y doit pas pénétrer, on fait alors arriver de l’air pur, jusqu’à ce que la flamme puisse brûler.

Près de la ville de Naples, se trouve une grotte de ce genre. Le mauvais air séjourne sur le sol à une archine de hauteur ; au-dessus l’air est bon. Dans cette grotte un homme peut marcher, sans danger,