Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/32

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IV

Daria Alexandrovna, vêtue d’une matinée, sa maigre chevelure, autrefois si belle et si épaisse, nouée en tresse sur le sommet de la tête, le visage fané, amaigri, les yeux effrayés, encore agrandis par la maigreur, était debout, entourée d’objets en désordre devant un chiffonnier ouvert dont elle triait d’autres objets. Au bruit des pas de son mari elle s’arrêta et regarda la porte en s’efforçant, en vain, de donner à son visage une expression sévère et méprisante. Elle sentait qu’elle avait peur de lui et redoutait une explication. Pour la dixième fois depuis trois jours, elle venait de se mettre à faire le triage de ce qui lui appartenait à elle et aux enfants pour l’emporter chez sa mère ; mais, de nouveau, elle ne pouvait s’y résoudre. Cependant, la fois précédente, elle s’était dit qu’il fallait en finir ; elle avait décidé qu’elle devait agir