Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/446

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dérations, l’amour du progrès, de la religion, tout cela ce ne sont que des armes pour réussir. »

Par ses regards dans la tribune des dames (il regardait juste de son côté mais ne reconnaissait pas sa femme dans les flots de volants, de rubans, de plumes, d’ombrelles et de fleurs), elle comprenait qu’il la cherchait, mais exprès elle ne le regardait pas.

— Alexis Alexandrovitch, lui cria la princesse Betsy, vous ne voyez sans doute pas votre femme, elle est là.

Il sourit de son sourire froid.

— Tout ici est si brillant que les yeux ne peuvent se fixer, dit-il.

Et il alla dans la tribune. Il sourit à sa femme comme doit sourire le mari qui rencontre sa femme qu’il ne vient que de quitter, et salua la princesse et les autres personnes de connaissance, en rendant à chacune ce qui lui était dû, c’est-à-dire en disant un mot aimable aux dames, et saluant les messieurs. En bas, près de la tribune, se trouvait un général aide de camp très estimé d’Alexis Alexandrovitch et connu par son esprit et son instruction.

Entre les différentes courses il y avait des repos et rien n’empêchait la conversation. Le général aide de camp critiquait les courses. Alexis Alexandrovitch les défendait. Anna entendait sa voix fine, régulière, sans perdre une seule de ses paroles, et