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monde de souffrances, de maladies, de mourants, dans lequel elle vivait. Elle trouvait pénibles les efforts qu’elle faisait sur elle-même pour aimer ce monde et elle aspirait à se trouver au plus vite à l’air frais, en Russie, à Pétrovskoié où elle avait appris par une lettre que sa sœur Dolly était déjà installée avec ses enfants.

Mais son amitié pour Varenka ne faiblissait pas. En lui disant adieu, Kitty la supplia de venir chez eux, en Russie.

— Je viendrai quand vous serez mariée, lui dit Varenka.

— Je ne me marierai jamais.

— Eh bien ! je n’irai jamais.

— Alors, rien que pour cela je me marierai. Prenez donc garde à ne pas oublier votre promesse !

Les prévisions du docteur s’étaient réalisées.

Kitty revint en Russie, guérie. Elle n’était ni si insouciante ni si gaie qu’auparavant mais elle était calme. Les chagrins de Moscou n’étaient plus pour elle qu’un souvenir.


fin de la deuxième partie et du premier volume
de
Anna Karénine.



FIN DU TOME QUINZIÈME
DES ŒUVRES COMPLÈTES DU Cte LÉON TOLSTOÏ




ÉMILE COLIN ET Cie, IMPRIMERIE DE LAGNY (S.-ET-M.)