Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/366

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XIV

Une fois Kitty partie, Lévine ressentit une telle inquiétude, un tel désir d’arriver plus vite, plus vite au lendemain matin, au moment où il la reverrait et s’unirait à elle pour toujours, qu’il s’effraya comme de la mort des quatorze heures qu’il devait passer sans elle. Il éprouvait le besoin d’être avec quelqu’un, de causer afin de ne pas être seul et tromper l’attente. Stépan Arkadiévitch eût été pour lui l’interlocuteur le plus agréable, mais il allait, disait-il, à une soirée ; en réalité, il allait assister au ballet. Lévine réussit seulement à lui dire qu’il était heureux, qu’il l’aimait et qu’il n’oublierait jamais ce qu’il avait fait pour lui. Le regard et le sourire de Stépan Arkadiévitch montrèrent à Lévine qu’il le comprenait entièrement.

— Eh bien ! tu ne songes plus à mourir ! dit-il, en