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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/136

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lais même pas pour le dîner, et ne pensais plus aux jeunes femmes. J’étais redevenu un vieillard ; il ne me restait plus qu’à penser au salut de mon âme. Là-dessus je suis parti à Paris où j’ai retrouvé la jeunesse…

Stépan Arkadiévitch éprouvait juste la même chose : à Moscou, il s’affaissait tellement qu’encore un peu et il en arriverait peut-être à penser au salut de son âme, tandis qu’ici, à Pétersbourg, il se sentait tout ragaillardi.

Entre la princesse Betsy Tverskaïa et Stépan Arkadiévitch, il existait des relations très anciennes et étranges. Stépan Arkadiévitch lui faisait toujours la cour et lui tenait, en plaisantant, les propos les plus inconvenants ; certain du reste que rien ne pouvait lui plaire davantage.

Le lendemain de sa conversation avec Karénine, après une visite à la princesse Betsy, Stépan Arkadiévitch se sentit si jeune, que dans ce flirt et ce mensonge il alla si loin qu’il ne savait comment s’en tirer, car, malheureusement, non seulement la princesse ne lui plaisait pas, mais même lui inspirait une certaine répugnance ; ce ton s’était établi entre eux parce que lui, plaisait beaucoup à Betsy. Aussi fut-il tout heureux quand la visite de la princesse Miagkaïa vint rompre leur tête-à-tête.

— Ah ! vous êtes ici ! dit-elle en l’apercevant. Eh bien ! Comment va votre pauvre sœur ? Ne me regar-