Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saient de côté les questions, sans les réponses desquelles il sentait qu’ils ne pouvaient vivre, et ils tâchaient d’en résoudre qui ne pouvaient nullement les intéresser, celles, par exemple, du développement des organismes, de l’explication mécanique de l’âme, etc.

En outre, pendant les couches de sa femme, il s’était produit quelque chose d’extraordinaire pour lui. Lui, l’incroyant, s’était mis à prier, et tandis qu’il priait il croyait. Mais ces instants passés il n’avait pu revivre le sentiment éprouvé alors.

Il ne pouvait admettre qu’à ce moment il était dans le vrai et que maintenant il se trompait, car dès qu’il commençait à y penser avec calme tout tombait en poussière et il ne pouvait admettre que c’était présentement qu’il était dans l’erreur, car il tenait à son état d’alors, et s’il l’eût reconnu comme un gage de faiblesse, il l’eût certainement flétri. Il était en désaccord douloureux avec lui-même et tendait toutes ses forces morales pour sortir de cet état.