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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/320

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Dans la lettre au poète Polonski, Tourgueniev écrit de même : « Anna Karénine ne me plaît pas, bien qu’il y ait des pages vraiment très belles (les courses, la fenaison, la chasse). Mais tout cela est aigre, sent Moscou, l’encens, les vieilles filles, le slavophilisme, les idées étroites de la noblesse. »

Mais, naturellement, il y avait aussi des critiques enthousiastes. Parmi ceux-ci, le premier, son ami Fet. L. Tolstoï le remercie de ses éloges et en même temps exprime sa complète indifférence pour le succès. Les événements de sa vie de famille et le nouveau travail intérieur déjà absorbent tout son être. Il l’exprime ainsi dans la lettre à Fet : « Vous louez Anna Karénine, cela me fait plaisir, et d’après ce que j’entends, on en fait partout des éloges. Mais je suis sûr qu’il n’existe pas d’écrivain aussi indifférent au succès, que moi. D’une part le travail de l’école, d’autre part une chose étrange : le sujet d’un nouvel ouvrage qui me tourmente, précisément dans un moment très pénible pour moi ; la maladie de l’enfant, et cette maladie elle-même, et la mort… »

Mais à mesure que se développe le roman, l’intérêt du public augmente, et aujourd’hui, la critique littéraire de cette œuvre forme déjà plusieurs volumes.

Anna Karénine fut publié dans la revue de Katkov, Le Messager russe (Rousski Viestnik), où avait paru précédemment Guerre et Paix. Cette revue était