Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/320

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biens, à grand’peine il s’était échappé de la prison pour se réfugier chez son frère.

Dès que Simon aperçut Ivan, il lui dit :

— Je suis venu pour demeurer chez toi. Nourris-moi avec ma femme jusqu’à ce que j’aie trouvé un autre abri.

— Soit ! dit Ivan. Vivez ici en paix.

Comme Ivan allait s’asseoir sur un banc, la dame se sentit incommodée par l’odeur d’Ivan. Elle dit à son mari :

— Je ne puis pas souper avec un paysan qui empeste.

Simon le Guerrier se tourna vers Ivan :

— Ma femme dit que tu sens mauvais, tu ferais mieux de manger dans le corridor.

— Soit, dit-il. Il fait justement nuit et il est temps que je donne à manger à la jument.

Ivan prit du pain, son cafetan, et partit pour la garde de nuit.