Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/105

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Par essence, Dieu est unique, et Dieu, comme il a été dit précédemment, est esprit. En dehors de l’essence, il a, dit-on, quatorze attributs. Et tous ces attributs excluent la conception de la personne. Que signifie donc « en personnes ? » Alors, il existe une troisième division de Dieu ? Tantôt c’était : 1) par l’essence ; 2) par les attributs ; maintenant on ajoute les personnes. Sur quoi est basée cette division ? Il n’y a pas de réponse. L’exposition continue en confessant ceci :

… Nous nous distinguons non seulement des païens, qui admettaient la pluralité des dieux, et de certains hérétiques qui professaient le dualisme, mais encore des juifs et des mahométans, ainsi que de tous les hérétiques qui ne reconnaissaient ou ne reconnaissent encore qu’un seul Dieu (p. 194).

Mais que m’importe de qui je me distingue ! Moins je me distingue des autres hommes, mieux cela vaut. Qu’est-ce que la personne ? Il n’y a pas de réponse, et l’auteur poursuit :

Mais ce dogme, le plus important, ainsi que nous venons de le voir, de tous ceux de la religion chrétienne, est en même temps le plus incompréhensible (p. 194).

Aussi n’attends-je point une explication, mais au moins une expression qui soit compréhensible. S’il est totalement incompréhensible, alors il n’existe pas :

Déjà dans l’exposition que nous avons tracée de la doctrine d’un Dieu unique par son essence et de ses