Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/156

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D’autre part, il est dit :

« Bien qu’il faille entendre dans un sens historique tout le contenu de ce récit, néanmoins tout ne doit pas y être pris à la lettre » (p. 521).

La question : Faut-il interpréter ce texte dans le sens historique ou littéralement ? reste donc sans réponse,

§ 78. Le genre humain tout entier provient d’Adam et d’Ève. — Selon l’ordre admis, d’abord la discussion du sujet, puis celle des arguments adverses :

« Cette vérité a deux sortes d’adversaires : d’abord les gens qui prétendent qu’avant Adam il y avait déjà des hommes sur la terre (les préadamites), et que, par conséquent, Adam n’est point le père du genre humain ; ensuite ceux qui admettent avec Adam d’autres types de la race humaine (les coadamides), et pensent, par conséquent, que tous les hommes ne proviennent point d’une seule et même souche » p. 522).

Comme dans plusieurs autres passages de l’ouvrage, on voit qu’il ne s’agit pas de contredire, puisqu’il n’y a aucune opposition, il ne s’agit que d’exposer le dogme. Et le dogme n’est que le résultat de la discussion. C’est pourquoi il est nécessaire d’exposer ce contre quoi on a discuté seulement pour dire où réside la doctrine de l’Église. Ici sans doute sont démenties victorieusement les raisons des premiers par la Sainte Écriture, et les raisons des seconds, par la physiologie, la linguistique, la géographie, ces sciences étant interprétées en vue du but à atteindre.