Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/188

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dant pour le bonheur. Mais Adam, doté de la liberté, ne voulut point ce bonheur, et, par conséquent, devint malheureux. Après la chute et la rédemption, Dieu ne cesse pas d’aider au bonheur de toutes les créatures. Mais celles-ci, à cause de la liberté qui leur est donnée, ne veulent pas ce bonheur et font le mal. Pourquoi Dieu a-t-il créé de tels hommes qui font le mal et sont ainsi malheureux ? Si Dieu aide au bonheur des créatures, pourquoi leur donner une aide si peu efficace, qu’elles restent néanmoins malheureuses ? Pourquoi cette situation de l’homme qui l’amène au malheur, alors que la rédemption l’en devait délivrer ? Pourquoi, malgré l’aide de la Providence, les hommes font-ils de nouveau le mal et périssent-ils ? À toutes ces questions simples, il n’y a point de réponses. L’unique réponse est : « Dieu permet le mal. » Mais pourquoi permet-il le mal quand il est bon et tout-puissant ? La théologie ne répond pas à cela, mais dans ce chapitre, elle prépare soigneusement la voie aux dogmes de la grâce, de la prière, c’est-à-dire à la soumission au pouvoir laïque.

Voici l’exposition de ce dogme.