Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/200

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§ 121. — Application morale du dogme. Sauf, plaire à Dieu, il faut le remercier, s’humilier, mais le principal :

En gouvernant les États, le Tout-Puissant institue Lui-même les souverains chargés de les régir ; Il communique à ses élus, par une onction mystérieuse, la force et le pouvoir ; Il les couronne de gloire et d’honneur pour le bien de leurs peuples. De là, pour chaque enfant de la patrie, l’obligation de révérer son souverain comme l’oint du Seigneur (Ps., civ, 15 ; comp. Ex., xxii, 28) ; l’obligation de l’aimer comme un commun père donné par le Très-Haut à la grande famille que forme la nation, et chargé de soucis pour procurer le bonheur général et particulier ; l’obligation de lui obéir comme à un homme tenant de Dieu son pouvoir régnant, et dirigé par l’Esprit de Dieu dans ses dispositions comme souverain (Prov., viii, 13 ; xxi, 1) ; enfin l’obligation de prier Dieu qu’il lui donne, pour le bonheur de ses sujets, santé et salut, succès dans toutes ses entreprises, victoire sur tous ses ennemis, et qu’il lui accorde de longues années (i Tim., ii, 1).

« C’est par les souverains, comme ses oints, que Dieu envoie également aux peuples toutes les autorités subalternes. De là pour chaque citoyen l’obligation d’obéir, « pour l’amour de Dieu, aux gouverneurs, comme à ceux qui sont envoyés de sa part » (i Pierre, ii, 13) ; car, « celui qui s’oppose aux puissances résiste à l’ordre de Dieu » (Rom., xiii, 2) ; de rendre à chacun ce qui lui est dû, le tribut à qui est dû le tribut, les impôts à qui les impôts, la crainte à qui la crainte, l’honneur à qui l’honneur (Ibid., 7) (pp. 727, 728).

Ces pages terminent le premier volume de la théologie. Cette application morale du dogme termine la théologie simple.