Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/245

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dans sa propre hypostase une chair d’homme, conçue du Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie, et s’est fait homme » ; que, par conséquent, son humanité n’a pas en Lui une personnalité particulière, ne forme point une hypostase à part, mais qu’elle a été prise par sa divinité dans l’unité de son hypostase divine ; ou pour nous servir des paroles de Saint Jean Damascène : « L’hypostase de Dieu le Verbe s’est incarnée, en prenant de la Vierge l’embryon de sa nature, — la chair animée par une âme pensante et raisonnable ; de sorte qu’elle est devenue elle-même hypostase de la chair… La seule et même hypostase du Verbe, étant devenue l’hypostase des deux natures, ne permet à aucune d’elles d’être sans hypostase, elle ne leur permet pas non plus d’être des hypostases différentes l’une de l’autre ; et elle n’est jamais hypostase, tantôt de l’une des natures, tantôt de l’autre, mais elle demeure toujours l’hypostase des deux natures inséparablement et indivisiblement… La chair de Dieu le Verbe ne reçut point une hypostase indépendante et ne devint point une hypostase différente de celle de Dieu le Verbe ; mais ayant reçu l’hypostase en elle, elle fut plutôt reçue dans l’hypostase de Dieu le Verbe que constituée en hypostase indépendante. » (p. 88, 89).

Ce récit n’est déjà plus que le délire d’un fou : la divinité en une personne divisée en deux ; et ces deux, redevenant une.

C’est là une vérité solidement fondée sur la sainte Écriture, où nous voyons : 1o qu’en Jésus-Christ, avec deux natures, la nature divine et la nature humaine, il n’y a qu’une seule hypostase, une seule personne ; et 2o que cette hypostase est nommément l’hypostase du Verbe ou du Fils de Dieu, laquelle ayant pris et réuni en elle la nature humaine avec la nature divine, reste indivisiblement l’unique hypostase de l’une et de l’autre nature (p. 89).