Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/26

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Je cherche le salut. Comment n’accepterais-je pas cette unique vérité que je cherche de toutes les forces de mon âme ? Je ne puis pas ne point l’accepter ; je l’accepterai certainement. Si mon union avec l’Église la scelle, c’est tant mieux. Dites-moi les vérités, telles que vous les connaissez. Dites-les-moi, au moins comme elles sont dites dans le symbole des Apôtres que nous tous avons appris par cœur. Si vous craignez que par l’obscurité et la faiblesse de ma raison, par la stupidité de mon cœur, je ne les comprenne pas, aidez-moi. (Vous connaissez ces vérités divines, vous, l’Église, enseignez-les nous.) Secourez ma faible raison, mais n’oubliez pas que, quoi que vous disiez, vous vous adressez cependant à la raison. Vous exprimerez par des paroles les vérités divines. Mais les paroles, on ne peut les comprendre que par la raison. Expliquez ces vérités à ma raison. Montrez-moi le néant de mes objections ; amollissez mon cœur endurci par la compassion et par l’aspiration au bien et à la vérité que je trouverai en vous. Mais n’essayez pas de me surprendre par des mots, par la tromperie consciente qui viole la sainteté du sujet dont vous parlez. Je suis touché par la prière des trois ermites dont parle la légende populaire.

Ils priaient Dieu, disant : « Vous êtes trois, nous sommes trois, ayez pitié de nous ! » Je sais que leur conception de Dieu est erronée, mais je suis attiré