Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/333

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C’est la définition de la grâce. Viennent ensuite les divisions :

À cause de cela on divise la grâce divine en grâce naturelle et grâce surnaturelle. À la grâce naturelle se rapportent tous les dons que Dieu accorde naturellement à ses créatures, par exemple, la vie, la santé, la raison, la liberté, le bien-être extérieur, etc. À la grâce surnaturelle appartiennent tous les dons que le Seigneur dispense à ces mêmes créatures d’une manière surnaturelle, comme complément des dons de la nature ; quand, par exemple, Il éclaire immédiatement la raison des êtres raisonnables par la lumière de sa vérité et soutient leur volonté par sa force et sa coopération dans des œuvres de piété. Cette dernière, c’est-à-dire la prière surnaturelle, se subdivise encore : il y a la grâce de Dieu Créateur, celle qu’il communique à ses créatures morales demeurant dans l’état d’innocence qui fut le partage de l’homme avant sa chute, et qui est encore aujourd’hui celui des bons Anges ; il y a la grâce de Dieu Sauveur, cette grâce accordée par Jésus-Christ, et en Jésus-Christ à l’homme déchu et dégénéré. (Tite, iii, 4) (p. 291, 292).

Cette dernière comporte aussi trois subdivisions : 1o La grâce est d’abord l’incarnation du Christ et la rédemption ; 2o le don extraordinaire, au profit de l’Église, des prophéties, des miracles, etc. ; et 3o :

Enfin on nomme grâce cette force particulière ou cette action divine qui nous est communiquée en considération des mérites de notre Sauveur et qui achève notre sanctification ; c’est-à-dire, d’un côté, nous purifie de nos péchés, nous renouvelle et nous justifie devant Dieu, et, de l’autre, nous affermit et nous engendre dans la vertu pour la vie éternelle. C’est dans