Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/347

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l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi. viens que tu as un frère et qu’il a quelque chose contre toi.
24. Laisse là ton offrande devant l’autel, et va-t’en premièrement te réconcilier avec ton frère ; et après cela viens, et offre ton offrande. Alors laisse ton offrande devant l’autel, et va auparavant te réconcilier avec ton frère, puis va offrir ton offrande 1).

Remarques.

1) Après cela viens et offre ton offrande. Auparavant il a été dit que Dieu ne veut pas d’offrandes ; tout ce qui servait aux offrandes a été chassé du temple, et on a interdit d’apporter quoi que ce soit. Jésus ne pouvait donc pas se contredire. Les derniers mots seraient plus clairs ainsi : Va te réconcilier avec ton frère, et, par cela même, tu feras offrande à Dieu. Qu’il faille comprendre ainsi ces paroles, cela découle de la prière : Notre Père… dans laquelle tout le rapport envers Dieu s’exprime par le pardon des offenses.

À ce verset l’Église met la note suivante[1] :

Il est plus nécessaire et plus important d’avoir le cœur droit que d’exécuter uniquement les rites extérieurs. Les derniers, sans le premier, n’ont pas de valeur devant Dieu. Ils sont impuissants et n’ont de force devant Dieu que dans la paix et l’amour du prochain. Quand il n’y a pas la possibilité de se réconcilier personnellement avec le prochain, il faut se réconcilier avec lui au moins de cœur.

Et Reuss parle ainsi[2] :

  1. Interprétation des évangiles par l’archevêque Mikhaïl, p. 82.
  2. P. 207.